Demande de coopération militaire du Bénin au Niger : une opportunité pour sortir les deux peuples de l’insécurité

Dans un contexte de menace sécuritaire croissante en Afrique de l’Ouest, le Bénin a récemment sollicité une coopération militaire avec le Niger. Cette demande intervient alors que les deux pays partagent une frontière longue et poreuse, exposée à diverses menaces, notamment les groupes djihadistes opérant dans la région du Sahel et que les relations bilatérales entre les deux pays ne sont pas au beau fixe. La coopération militaire entre ces deux nations pourrait marquer un tournant stratégique pour la stabilité régionale, tout en offrant un espoir de renforcement des capacités de défense pour contrer les acteurs malveillants et sortir les deux peuples de l’insécurité.
Le Bénin et le Niger, historiquement considérés comme relativement stables dans une région en proie à des troubles, ont vu leur situation sécuritaire se détériorer ces dernières années. Le Bénin, bien que n’étant pas directement impliqué dans les conflits du Sahel, a constaté des incursions régulières de groupes armés opérant depuis le Niger et d’autres pays voisins. De son côté, le Niger, un acteur clé dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, fait face à des attaques incessantes des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État Islamique, particulièrement dans sa région frontalière avec le Mali et le Burkina Faso. Tout ceci dans un contexte de brouille diplomatique entre les deux pays, depuis le coup d’État de juillet 2023 ayant renversé Bazoum.
Depuis lors, la frontière entre les deux pays reste fermée même si le Bénin a, après avoir pris position contre le Niger en appliquant intégralement les décisions de la Cedeao suite au coup d’état, demandé plusieurs fois le rétablissement des relations entre Niamey et Porto-Novo. Du côté du Niger, on accuse le Bénin d’être de connivence avec la France pour déstabiliser le Niger. Des accusations que le Bénin rejette avec véhémence. La coopération militaire demandée actuellement par le Bénin, pourrait permettre d’élargir les capacités de surveillance et d’intervention sur cette zone frontalière sensible. En s’unissant, les deux nations pourront échanger des renseignements, partager des ressources et coordonner des opérations militaires communes contre les groupes extrémistes.